(r.) gotta talk to you now before we go to sleep

olivia and ned
I HATE THIS PART RIGHT HERE
il était déjà tard lorsque ned gara son pickup près du corps de ferme rénové servant de foyer à sa famille. le frein à main actionné, il coupe le moteur et se retrouvent alors entièrement plongé dans le noir de la nuit, seulement illuminé par la lueur des quelques étoiles installées dans le ciel. demain, il fera beau lui sifflaient ses pensées. depuis quelques temps le geste si soulageant de rentrer chez lui après une longue journée de travail et de services rendus à la ville qui l’avait vu grandir avait subit quelques transformations. la main dans sa poche de jean il cherche sa clé de maison décorée par deux portes-clés que lui ont confectionnés ses enfants pour célébrer la dernière fête des pères. il les regarde dans la paume de sa main et les caresse du bout du pouce en repensant à ce matin où ils étaient venus sauter sur le lit conjugal pour le couvrir de cadeaux en tous genres. ce souvenir lui tira un sourire et puis il passa l’une des clés dans la serrure pour passer la porte d’entrée de son chez lui. sans allumer la lumière, il retira ses chaussures puis pris le chemin de la cuisine. cette pièce était on ne peut plus moderne, composée de différents instruments culinaires dont il ignorait les noms. dans un placard il pris un verre et le fit passer sous le robinet pour le remplir d’eau. d’une traite, il avala tout ce que contenait le gobelet puis le posa sur le bord du lavabo. en voyant un morceau de son reflet dans la fenêtre en face de lui il déglutit et puis décida de fuir son image pour aller à la salle de bain. là-bas il s’accorda un moment de détente sous le filet d’eau bouillante qui lui glissait dessus, depuis la racine de ses cheveux jusqu’à ses orteils et se lava les dents. il était prêt pour aller se coucher maintenant. alors, dans le couloir des chambres à coucher il posa un pied devant l’autre, marquant un temps d’arrêt devant la chambre de ses enfants, endormis. puisque la porte n’était pas entièrement fermée, il en profita pour les observer. ils paraissaient tous les deux si paisibles, perdus dans le pays des rêves. la lumière de la lune caressait doucement leurs deux visages à travers les lourds rideaux qui cachaient les fenêtres. encore une fois, ned eut un sourire. puis il repris son chemin jusqu’à la chambre qu’il partageait avec son épouse depuis plusieurs années maintenant. la porte ici était ouverte. olivia ne fermait jamais la porte lorsqu’elle allait se coucher sans lui. il pénétra dans la chambre en pensant la trouver dans le lit, mais elle n’y était pas. où est-elle cachée? en reprenant le chemin des escaliers il songea aux différentes options qui lui venaient à l’esprit quant à la position de sa femme dans leur maison. puis il traîna jusqu’à une pièce près du garage où ils avaient situé le bureau et atelier de sa femme pour qu’elle puisse peindre à la maison quand elle en ressentait l’envie. au seuil de la porte s’échappaient quelques rayons lumineux. ned frappa trois coups du bout de son poing avant de se donner le droit d’entrer. elle se tenait à l'autre bout de la pièce et lui tournait le dos. bonsoir. je pensais que tu serais déjà couchée. olivia ne se retourna pas alors ned fit quelques pas de plus pour se positionner juste dans le dos de sa femme. c'est grave? il savait bien que si elle ne voulait pas lui répondre, elle lui en voulait forcément pour quelques choses.

♢ ♢ ♢
The bed's getting cold and you're not here, the future that we hold is so unclear
But I'm not alive until you call and I'll bet the odd's against it all.

Chaque soir lorsqu’il rentre à la maison elle l’attend sagement, ais pas ce soir. Elle avait décidé de ne pas l’attendre. Elle en avait assez de jouer à la bonne mère au foyer ce n’était pas la vie dont elle rêvait bien au contraire. Elle avait un métier, des rêves, mais aussi une famille qu’elle aimait. Olivia voulait prendre le peu d’autonomie qu’elle avait encore en allant peindre. Elle se retrouvait seule dans l’atelier, son atelier. Elle y avait connu tant de bons moments où elle pouvait exprimer chaque sen-timent qu’elle retenait à l’intérieur d’elle-même. Maintenant elle n’arrivait plus à peindre. C’était comme si le trop plein d’émotion qu’elle ressentait n’arrivait plus à sortir. Elle ne savait pas par où commencer, comment exprimer l’infinité de sentiment qu’elle ressentait. Elle devait faire face à la maladie de son fils, à la culpabilité qu’elle ressentait. En tant que mère on se sent toujours coupable lorsqu’il arrive malheurs à son enfant. Elle se demandait ce qui pouvait clocher chez elle pour que son fils soit aussi malade. Elle avait beau prier chaque soir avant de s’endormir cela ne changeait rien. Pourtant chaque sourire de sa part, chaque rire réchauffait un peu son cœur. Il était toujours vivant, il lui donnait une raison de continuer. Elle se sentait cependant si seule. Son mari n’était jamais là. Olivia avait l’impression qu’il faisait exprès de quitter la maison le plus longtemps possible pour s’éloigner de leur famille, d’elle. Elle ignorait totalement ce qu’il ressentait. Il ne prenait pas la peine de communiquer avec elle comme il le faisait auparavant. Est-ce qu’il lui en voulait ? Est-ce qu’il avait cessé de l’aimer ? Elle n’en savait rien. Soudain son mari arriva dans son atelier. Il semblait la chercher. Elle se demandait bien pourquoi. Il ne semblait pas avoir besoin de sa présence. Il préférait de loin sa caserne et son bricolage plutôt que de passer du temps avec elle. Elle ne le regardait pas. Elle n’en avait pas la force. Elle pouvait le confronter c’était le moment idéal, mais elle avait peur de la réponse qu’il pourrait lui donner. Il lui demandait ce qu’elle faisait ici si tard. Il l’a pensait déjà couché. Était-elle si prévisible ? Sans doute puisqu’il lui faisait la remarque. « Couchée à attendre ton retour sûrement. » Lui fit remarquer Olivia tout en continuant ce qu’elle faisait. Ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas le courage de clairement le confronter qu’elle n’avait pas un franc parler. Elle avait toujours eu du caractère d’ailleurs c’est ce qui lui plaisait chez elle. Il lui demanda si c’était grave. Apparemment elle avait besoin d’une raison pour être ici. Peut-être qu’il s’était rendu compte que sa toile était vide contrairement à d’habitude. Peut-être qu’il demandait ça par politesse. Elle le regarda pour la première fois ce soir. « Pourquoi devrais-je t’en vouloir ? » Lui demanda la jeune femme. Elle lui tendait la perche. Est-ce qu’il se rendait compte qu’elle n’était pas heureuse, qu’elle avait désespérément besoin de lui-même si elle était incapable de le demander ? Elle le regardait toujours dans les yeux. Elle n’avait aucune émotion dans le regard. Elle ne montrait pas sa colère ni sa tristesse. Elle le regardait simplement en attendant sa réponse. C’était une façon pour elle de se protéger.

» Klaire ∞ Talk like best friends